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Le dioxyde de titane est-il dangereux pour la santé ?

On parle régulièrement du dioxyde de titane dans les médias depuis quelques années, mais il est un peu compliqué de se forger une opinion, au vu des avis et commentaires contradictoires et du flou des autorités sur le sujet. Alors, faut-il vraiment avoir peur du dioxyde de titane ?

Dioxyde de titane, qu’est-ce que c'est ?

Ne soyez pas inquiets, on vous épargne le cours de chimie ! Pour faire simple, sachez simplement que le dioxyde de titane (TiO2 pour les intimes) est un minéral qui se trouve dans la nature sous différentes formes, principalement en Afrique du Sud et en Australie. Composé de titane et d’oxygène, c'est une poudre blanche composée de particules plus ou moins grosses.

Et c’est là que le problème commence ! Le dioxyde de titane existe sous une forme micrométrique et une forme nanométrique. Dans ce cas, il contient notamment des nanoparticules, soit des particules 10 000 fois plus petites qu’un cheveu. Ce sont ces fameuses nanoparticules qui sont incriminées par les détracteurs du dioxyde de titane. 

Et il sert à quoi, ce dioxyde de titane ?

À tout, ou presque ! Le dioxyde de titane est en effet utilisé en grande quantité dans l’industrie alimentaire, mais aussi dans l’industrie pharmaceutique et dans les cosmétiques. On en trouve également dans les industries des bâtiments et travaux, notamment pour les peintures et pigments.

Il faut dire qu’il possède d’excellentes propriétés qui en font le chouchou des fabricants. Le dioxyde de titane permet d’absorber les rayons ultraviolets et est doté d’un très fort pouvoir colorant blanc. Il est aussi résistant aux produits chimiques et montre une bonne stabilité thermique. Bref, c’est une star…

Votre dentifrice est ultra blanc ? Il y a de fortes chances qu’il contienne une dose de dioxyde de titane… Tout comme vos produits solaires… la peinture blanche de votre entrée, les boîtes en plastique, l’enduit de façade de votre maison, ainsi que pas mal de médicaments que vous ingérez et un nombre impressionnant de bonbons, gâteaux, plats cuisinés…

L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) indique que 10 000 tonnes de dioxyde de titane sont produites ou importées en France chaque année, une quantité qui fait froid dans le dos s’il s’avère que ce produit est réellement dangereux pour notre santé...

Dans l’alimentation, le dioxyde de titane se cache sous la dénomination E171. En 2017, l’association Agir pour l’environnement a recensé des centaines de produits de grande consommation contenant cet additif. À ce jour, vous pouvez constater sur leur site que de très nombreuses marques ont retiré le E171 de leurs produits. Mais il en reste toujours beaucoup, sans compter ceux qui ne sont pas encore identifiés. Vous pouvez d’ailleurs devenir un détective nano et aider l’association à débusquer le E171 !

Pourquoi le dioxyde de titane est-il donc si récrié ?

La faute aux nanoparticules ! Ces particules microscopiques peuvent en effet s’infiltrer discrètement un peu partout dans notre organisme… Dès 2006, le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) indiquait le dioxyde de titane comme « cancérigène possible pour l’homme » par inhalation (catégorie 2B) (après des tests sur les rats). Cancers du côlon et du rectum sont des conséquences possibles d’une ingestion régulière de dioxyde de titane nano. L’Anses préconise de son côté un principe de précaution.

Il y a donc un risque majeur pour les personnes qui produisent les produits contenant du dioxyde de titane, dont les poussières ultra fines imprègnent l’environnement et donc… les poumons.

Déjà interdit dans les aérosols et les produits présentant un risque d’inhalation, le dioxyde de titane a suscité de violentes polémiques l’année dernière. Une levée de boucliers dans les médias, les organismes de santé et les associations a fait bouger le gouvernement qui a finalement fait marche arrière avant de changer à nouveau d'avis. Il faut dire que les études commandées restituent des résultats incertains et que l’on reste la plupart du temps dans des « peut-être », avec peu de certitudes et de preuves. Cependant, nous pouvons aussi nous poser la question du principe de précaution : faut-il attendre d’avoir la preuve par 9 qu’un produit est nocif pour le retirer du marché ? Ou bien est-il plus raisonnable de le retirer dès que l’on a un doute, quitte à le réintroduire ensuite si le doute est levé ?

L’utilisation du dioxyde de titane en cosmétique

 En cosmétique, le dioxyde de titane se cache sous une autre appellation, et est donc plus difficile à débusquer. Si vous trouvez les mentions « titanium dioxyde » ou « CI77891 » sur les emballages de votre produit, vous y êtes ! La mention [nano] est obligatoire si le produit est utilisé sous cette forme.

 Ce titanium dioxyde est utilisé comme opacifiant ou colorant, principalement pour les fonds de teint et pour les produits solaires pour lesquels il est très efficace, puisque cet additif est inerte et permet de disperser, réfléchir et absorber les UV. Bonus, il est non allergisant et non photo-allergisant. On aurait donc tort de s’en priver !

 En 2017, le magazine Que Choisir parlait de plus de 4000 médicaments concernés ! Malheureusement, nous n’avons pas trouvé de nombre précis à aujourd’hui… Notez que le CI77891 n’est pas interdit par le cahier des charges de la cosmétique bio.

Pour les cosmétiques et notamment le dentifrice, ça n’est donc pas la joie. Agir pour l’environnement indique tous les dentifrices qui contiennent encore aujourd’hui du dioxyde de titane : près de 300 produits de marques ultra connues… Seule une marque a retiré l’additif de ses produits ! Les autres s’en sortent avec un argument un peu spécieux à notre goût : en effet, comme le dentifrice n’est pas censé être ingéré lorsque l’on se brosse les dents, mais bien recraché, on peut considérer qu’il n’y a aucun danger d’ingestion… Tous les parents d’enfants en bas âge vous diront que nos bambins avalent leur dentifrice en quantités parfois impressionnantes, d’autant plus qu’ils sont proposés avec des goûts forts et sucrés qui les assimilent presque à des sucreries !

Notre conseil pour vous y retrouver : avec l’appli Yuka ou bien avec Open Food Facts à télécharger sur smartphone, vous détecterez les produits à éviter en faisant vos courses.

Et sur la peau ? Le dioxyde de titane est-il nocif ?

C’est sous sa forme nanoparticulaire qu’il est dangereux et peut pénétrer dans la peau et passer les barrières de protection des intestins, du poumon ou du foie… Et uniquement sur des peaux lésées, ou très perméables, comme celle des tout jeunes enfants.

Ce sont principalement les produits solaires qui utilisent cette forme nano, les crèmes et fonds de teint pouvant se contenter du dioxyde de titane classique.

Aujourd’hui, le dioxyde de titane est autorisé pour tous les cosmétiques, mais son dosage est limité à 25 % du total de la formule quand il sert de filtre UV, même pour les produits bio.

Pour les autres produits cosmétiques, eh bien… ce produit controversé est parfaitement autorisé ! Vous pouvez cependant privilégier les cosmétiques bio, qui proposent d’autres restrictions plus strictes sur la taille des particules acceptées.

La bonne nouvelle

Après des allers-retours et des changements de décision du gouvernement français, cet additif controversé sera enfin interdit à la vente en France à partir du 1er janvier 2020.

Mais (il ne faut pas rêve malgré tout, hein !) cette interdiction ne concerne que les produits alimentaires, et pas les médicaments, les dentifrices ni bien sûr les produits cosmétiques…

Il paraîtrait qu’on est capable d’ingérer de fortes doses de produits alimentaires contenant ce fameux E171 (donnez-moi des M&Ms !), ce que le consommateur ne fait pas avec les médicaments, pour lesquels on applique de plus le principe du bénéfice/risque… Il semble qu’une fois de plus, certains lobbys aient pesé dans la balance d’une décision raisonnable.

Bref, vous l’avez compris (enfin, nous l’espérons !) la polémique sur le dioxyde de titane vient de l’amalgame que font les consommateurs (et parfois les médias) entre les produits contenant la forme microparticulaire et la forme nanoparticulaire. 

Vous pouvez donc tranquillement continuer à utiliser vos produits cosmétiques contenant du dioxyde de titane sous sa forme microparticulaire. Mais rester attentif et éviter autant que possible les produits contenant la forme nanoparticulaire du dioxyde de titane (indiquée avec l’inscription [nano] devant le nom de l’ingrédient).

À ce jour, les industries cosmétiques cherchent un dérivé à la forme nanoparticulaire du TiO2, mais il semble que les solutions trouvées ne soient pas encore vraiment satisfaisantes, avec des produits chimiques qui pourraient être pires, par exemple suspectés de contenir des perturbateurs endocriniens…

 

En savoir plus (avec des explications simples) : Pourquoi se méfier des nanos ?

 

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